A la croisée du mythe et des mouvements d’avant-garde de la modernité, Gertrude Stein, qui aimait à faire se rencontrer le tout Paris des arts du XXème siècle naissant dans son salon du 27 rue de Fleurus, s’autorise toutes les audaces en s’emparant de la légende de Faust et son fameux pacte avec le diable, pour transmuter le roman dans un geste artistique définitif en un opéra électrique. Goethe devra se faire une raison et accepter de partager son pré carré avec Freud et Lewis Caroll pour ne citer qu’eux... Car, cette entreprise à caractère ludique convoque pour parvenir à ses fins aussi bien une vipère, qu’un chien qui dit merci et un petit garçon. Ici, une seule règle… c’est la musicalité des mots qui fait sa loi. Alors tout se démultiplie dans le dictat d’une rythmique d’une précision sans faille qui fait que Marguerite se retrouve du coup affublée de quatre prénoms. Adapté par Olivier Cadiot, l’oeuvre mise en musique par Rudolphe Burger devient un merveilleux champ d’expérience pour Ludovic Lagarde qui avec tendresse et sans nostalgie, la raconte pour aujourd’hui.