Poète de l’outrance, Carmelo Bene cumulait tous les talents…
Acteur, réalisateur de cinéma, auteur et metteur en scène, il témoigne avec éclat d’une liberté créatrice, celle des années 70, où dans une effervescence colorée ses happenings baroques s’affranchissaient des frontières entre les arts.
Proche du maître italien, c’est en exégète et en aficionado des premières heures, que Georges Lavaudant a porté à la scène, en de nombreuses occasions, la flamboyance de ses réécritures d’une oeuvre de Shakespeare dont Carmelo Bene avait fait son miel. Autant de visions hallucinées d’un théâtre qui dans les années du Pop Art lorgnait avec envie sur la performance d’artiste.
Une première lecture du “Macbeth horror suite” de Carmelo Bene a été réalisée pour France Culture au Festival d’Avignon en 2008, cette seconde version tente d’accentuer et de complexifier l’aspect “objet sonore” de cette entreprise. Voix enregistrées, distorsions, extraits de Verdi et de Salvatore Sciarrino, cris, portes qui grincent, combats, battements de coeur. C’est un poème “plein de bruits et de fureur” que nous vous offrons.
Angoisse, ambition, hallucinations, remords, peur, implacable huis-clos où la conscience et la raison ne peuvent que sombrer. Ni actualisation, ni approche nouvelle, seulement la déploiement des voix dans la nuit où nous nous perdrons.