La période d'exploitation au Théâtre est terminée.
Opening night
D’après le scénario de John Cassavetes
Mise en scène Cyril Teste
Avec
Isabelle Adjani, Morgan Lloyd Sicard, Frédéric Pierrot et la participation de Zoé Adjani
C’est un spectacle en chantier, toujours au bord de la dissolution. Très curieusement, dans Opening Night, les numéros ne sont jamais fixés et se répètent sans qu’on puisse les rattacher à une forme préétablie, à un modèle. Le mouvement de la scène importe plus que le spectacle lui-même.
John Cassavetes
Trois comédiens s'attardent en coulisses ou en sont déjà sortis. Morgan Lloyd Sicard joue un metteur en scène nommé Manny. Frédéric Pierrot et Isabelle Adjani interprètent deux acteurs jouant les personnages de Maurice et Myrtle. Cyril Teste se joint parfois à eux sur scène, certains soirs, pour intervenir lui-même en tant qu’acteur/metteur en scène dans sa propre construction comme dans un happening. Ensemble, ils travaillent à la création d’une certaine pièce qui s’appelle Opening Night.
Opening Night, ou : comment se poser, chaque soir, la question du public ? Réponse : en la posant avec lui et devant lui. Ici, la répétition n’est plus simplement une préparation à la création. Elle est son cœur et son enjeu, car le présent projet est une recherche qui prend le large, interminable par principe. Ici, « nous ne sommes plus dans le produit », dit Cyril Teste, « mais dans le processus ». Non dans l’édition d’une œuvre achevée, mais dans une écriture qui se prolonge jusque sous les yeux du public. Et celui-ci n’est plus seulement témoin mais partie prenante, acteur lui-même à part entière, différent chaque soir.
Nous assistons donc à une naissance – à la création, avec le public, d’un spectacle vivant. Un tel spectacle ne peut advenir qu’à un certain prix : en mettant en danger cet autre spectacle qui l’avait précédé, celui qui était d’abord conçu pour le public – celui qui était pensé et répété pour être rodé, pour tourner et tourner rond. Ce spectacle-là doit être arraché à sa fixité, risqué sur le plateau comme l’enjeu d’un pari fou. Le spectacle visible – la mise en scène classique, « pour le public » – est comme une chrysalide qu’il faut faire craquer pour qu’apparaisse le spectacle encore invisible. Et pour qu’il prenne son envol sous les yeux du public, avec lui.
Et là, peut-on encore parler de spectacle ? Certainement, mais à la condition de préciser, comme Cassavetes, que « le mouvement de la scène importe plus que le spectacle lui-même ». à condition d’accepter pleinement que le spectacle est performance. Qu’il est l’art le plus contemporain qui soit : un art fait pour être partagé avec tous ceux qu’il convoque autour de lui, en un seul et même temps, à chaque fois singulier, « au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ».
Cyril Teste a reconnu, dans Opening Night de Cassavetes, non pas uniquement un film – un long-métrage, une œuvre achevée –, mais la trace d’une performance filmique. Les vestiges d’un processus visant tout entier à produire ce moment inanticipable : celui où le théâtre surgit enfin, dans la rencontre avec le public. Un éloge en acte de la pure mobilité.
Interpréter ainsi la partition d’Opening Night, c’est ouvrir un chantier de déconstruction. C'est inventer ou réinventer dès le début et chaque soir ce qui, dans le long-métrage, ne se produit qu’une seule fois, et à la fin. C’est travailler, en cours de répétitions, contre tout ce qui risque de fixer quelque chose qui ne serait que répétable. (Répéter, en soi, n’est pas interdit : mais ici, on ne répète que pour arracher la répétition à elle-même.) C’est avant tout retenir de l’œuvre son refus des formes figées, sa quête acharnée de la fluidité, de la performance – qui, comme son nom l’indique, ne pose des formes que pour les traverser. C’est mettre ses pas dans ceux de Cassavetes : après avoir composé un scénario original (dont la traduction intégrale, y compris de scènes inédites, a servi ici de base de travail), il en avait recréé toutes les situations au tournage, puis au montage. C’est prendre absolument au mot le nom même du film : avec Opening Night, chaque soir doit être une ouverture, un événement unique. Ce qu’on appelle une « première ».
Une première, vraiment ? Mais oui. Cette recherche a lieu ici et maintenant comme jamais auparavant. Vous – le public qu’elle convoque, ses contemporains – êtes les premiers impliqués dans le processus de cette mise en œuvre, ou plutôt de cette mise en mouvement de l’œuvre. C’est à vous que s’adresse ce laboratoire nocturne. L’expérience qu’on y conduit, vous la partagez. Quand Myrtle parle de ses raisons de jouer – faire en sorte qu’une femme au fond de la salle, ne serait-ce qu’une seule, puisse reconnaître que sa solitude est partagée – c’est de vous qu’elle parle, et à vous. Et ce n’est pas seulement Myrtle qui dit ces mots, mais Isabelle Adjani : interprète d’une interprète qui n’est autre, au fond, qu’elle-même, sur scène, au présent, avec vous. « Rencontre » n’est plus un vain mot, « nouveauté » non plus, car chaque soir, des années après le tournage d’Opening Night, la lutte qui se mène au plateau pour donner chair au théâtre est reconduite à nouveaux frais sur scène comme dans le film, dans la plus grande fidélité à son esprit.
« J’ai donc décidé de tout écrire au fur et à mesure des jours sous les yeux complices du public », écrit Cyril Teste. « J’interviens, je coupe, je ramène des scènes le matin pour le soir, j’intervertis l’ordre et crée du désordre et tente dans ce geste de traverser cette question non définissable de la création. »
Daniel Loayza
Un soir après le spectacle, du côté de l’entrée des artistes, une toute jeune fille attend parmi la foule des chasseurs d’autographes. Elle n'a que dix-sept ans. Elle s’appelle Nancy. Lorsque la grande actrice Myrtle Gordon franchit enfin le seuil du théâtre, Nancy (interprétée par Zoé Adjani) se précipite, l’enlace, tombe à ses genoux. Inlassablement, elle lui répète « Je vous aime, je vous aime ». Myrtle est touchée par sa passion, sa fraîcheur, sa beauté. Voit-elle en son admiratrice une image d’elle-même toute jeune ? Un instant plus tard, Nancy est renversée par une voiture, près de son idole. Elle est tuée sur le coup...
Ainsi s’ouvre Opening Night : par un imprévu mortel. Triste fait divers ou signe fatal ? Banalité ou tragédie ? Question de point de vue, sans doute. Ce soir-là, à une exception près, tous les témoins de l’accident iront au restaurant. Et dès le lendemain, tous l'auraient oublié, s’il n’y avait justement cette exception nommée Myrtle, qui va s’enfoncer dans l’insomnie et dans l’obsession pour déchiffrer ce que lui dit cette mort, cette morte. Ce qui commence pour elle cette nuit-là, c’est une aventure étrange, extrêmement intime et violente : un dialogue avec elle-même qui tient à la fois de l’examen de conscience, de la descente aux enfers et de la quête créative.
D’après le scénario de John Cassavetes
Mise en scène Cyril Teste
Traduction Daniel Loayza
Collaboration artistique Valérie Six
Conseil dramaturgique Daniel Loayza, Marion Pellissier
Scénographie Ramy Fischler
Création lumière et régie générale Julien Boizard
Musique originale Nihil Bordures
Vidéo Nicolas Doremus, Mehdi Toutain-Lopez
Cadreur Nicolas Doremus ou Christophe Gaultier
Chef opérateur son Thibault Lamy
Création costumes Agnès b.
Collaboration costumes Katia Ferreira
Maquillage, coiffures [Kelly] Laurence Azouvy
Illustration olfactive Francis Kurkdjian
Création florale Fabien Joly
Assistanat à la mise en scène Céline Gaudier
Assistanat scénographie Nina Chalot
Régie plateau [Leo] Guillaume Allory ou Simon André
Régie son Nihil Bordures, Thibault Lamy ou Jérôme Castel
Régie lumière Julien Boizard ou Laurent Bénard
Régie vidéo Mehdi Toutain-Lopez ou Claire Roygnan
Direction de production Nicolas Roux
Chargée de production Julie Salles
Diffusion internationale Julie Le Gall - Bureau Cokot
Service presse nationale Rémi Fort / Myra
Relations presse Collectif MxM Olivier Saksik
Production Le Quai Centre Dramatique National Angers Pays de la Loire
Avec
Isabelle Adjani, Morgan Lloyd Sicard, Frédéric Pierrot et la participation de Zoé Adjani
Production Le Quai Centre Dramatique National Angers Pays de la Loire
En coproduction avec Collectif MxM ; Les Célestins - Théâtre de Lyon ; Bonlieu Scène nationale Annecy ; Théâtre du Gymnase - Bernardines, Marseille ; Théâtre de St-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale ; Théâtre- Sénart, Scène nationale ; Théâtre de Namur, La Coop et Shelter Prod avec le soutien de Taxshelter.be, ING et du Tax-shelter du gouvernement fédéral belge.
En coréalisation avec C.I.C.T. - Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.
Avec le soutien de Agnès b., de Maison Francis Kurkdjian et du salon Messieurs-Dames.
Remerciements à Al Ruban, qui fut le directeur de la photographie de John Cassavetes (notamment sur Opening Night).
Le spectacle est fondé sur le texte original du script avant tournage, demeuré inédit jusqu’ici.
Remerciements à Anaïs Cartier, Coline Dervieux, Francine Jacob, Joël Jouanneau, Chloé Regenwetter.
Les premières lectures ont eu lieu à la Villa Cavrois, dans le cadre de Monuments en mouvement, en partenariat avec le Théâtre du Nord.
Construction du décor par L’Entrepool - direction Vincent Rutten.
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Créé au Théâtre de Namur - Belgique, le 22 février 2019.
Première en France, au Quai CDN Angers, le 7 mars 2019.
Durée estimée : environ 1h20
Tarifs
Tarif plein Cat. 1 = 35€ Cat. 2 = 28€ Cat. 3 = 20€ |
Tarif réduit* Cat. 1 = 30€ Cat. 2 = 24€ Cat. 3 = 17€ |
Tarif jeune** Cat. 1 = 28€ Cat. 2 = 23€ Cat. 3 = 16€ |
Tarifs abonnés
Tarif plein Cat. 1 = 28€ Cat. 2 = 22€ Cat. 3 = 16€ |
Tarif réduit* Cat. 1 = 24€ Cat. 2 = 19€ Cat. 3 = 14€ |
Tarif jeune** Cat. 1 = 22€ Cat. 2 = 18€ Cat. 3 = 13€ |
(*) Tarif réduit : + de 65 ans, demandeurs d’emploi sur présentation d’un justificatif et tarif groupe (à partir de 10 personnes)
(**) Tarif jeune : - de 26 ans, sur présentation d’un justificatif
Contact presse
MYRA / Rémi Fort et Valentine Arnaud
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