La période d'exploitation au Théâtre est terminée.
Comment toucher
les exclus de la culture ?
La question était au centre des programmes culturels des candidats à la présidentielle : comment séduire les 50 % des Français exclus de la culture ? Emmanuel Macron fait de cet enjeu une priorité et apporte une piste de réponse quand il souhaite que « 100 % des enfants doivent avoir accès à l'éducation artistique et culturelle, contre moins de la moitié aujourd'hui ». Ce débat pose indirectement la question de l'efficacité relative des politiques publiques, notamment celle de l’État, fondée sur une offre prestigieuse, mais déséquilibrée, tant elle privilégie les grandes villes, et qui est en retrait sur la culture de proximité, qu'il abandonne le plus souvent aux collectivités locales. L'État doit-il revoir profondément sa politique culturelle ? Comment et pourquoi faire ?
Avec Vincent Carry, Françoise Nyssen et Philippe Torreton
Animé par Michel Guerrin, rédacteur en chef du Monde
Françoise Nyssen
Codirectrice depuis 1987 de la maison d’édition Actes Sud, fondée à Arles (Bouches-du-Rhône) par son père Hubert Nyssen, Françoise Nyssen a été une des surprises du gouvernement issu de la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle, en devenant ministre de la culture.
Pour la première fois, une personnalité issue du privé occupe ce poste, même si Actes Sud a une image plus culturelle que marchande. D’abord en publiant des noms comme Paul Auster, Nina Berverova, Kamel Daoud, Nancy Houston, la Prix Nobel Svetlana Alexievitch ou le Prix Goncourt Mathias Enard, mais aussi en créant à Arles une ruche culturelle adosssée à sa maison d’édition (cinéma, expositions, spectacles…). Elle a aussi créé à Arles l’école Domaine du possible, qui propose une alternative au système éducatif.
Vincent Carry
Directeur de Nuits sonores, un festival de musique électronique qui a lieu chaque année à Lyon au printemps, Vincent Carry s’interroge sur le maillage culturel du territoire et la façon d’attirer « la jeunesse, les milieux populaires, les zones de rupture » qui sont des délaissés de la culture. Il a été un des premiers à dénoncerl’offre publique en expositions, pièces de théâtre ou spectacles musicaux qui s’adressent à la partie de la société qui en a le moins besoin : « Les populations les plus protégées, âgées, de centre-ville. » Il n’hésite pas à qualifier d’ « aristocratie culturelle » nos opéras, musées ou théâtres qui seraient déconnectés des fractures de la société et appelle à revoir totalement les attributions de budget culturel par l’Etat comme les collectivités locales.
Philippe Torreton
Philippe Torreton est d’abord un très grand acteur populaire, comme il y en a peu, au charisme fort, qui lui permet de casser les clivages et les catégories. Né à Petit-Quevilly en 1965, il entre à la Comédie-Française où il joue des grands rôles comme Scapin, Lorenzaccio, Hamlet, Henry V ou Tartuffe, et reçoit le prix Gérard-Philipe de la ville de Paris en 1996. Il se distingue aussi au cinéma, notamment dans Capitaine Conan, de Bertrand Tavernier, pour lequel il obtient le César du meilleur acteur en 1997. Philippe Torreton quitte le Français en 1999, menant depuis une riche carrière, entre théâtre public, théâtre privé et cinéma. Son interprétation de Cyrano de Bergerac, dans une mise en scène de Dominique Pitoiset, est mémorable, ce qui lui vaut le Molière du meilleur comédien en 2014. On lui doit plusieurs livres, dont le très jolie Mémé (L’Iconoclaste, 2014) sur sa grand-mère.
durée : 1h30
Tarifs
Tarif plein 9€ |
Tarif réduit* 7€ |
Tarif jeune** 7€ |
(*) Tarif réduit : + de 65 ans, demandeurs d’emploi sur présentation d’un justificatif et tarif groupe (à partir de 10 personnes)
(**) Tarif jeune : - de 26 ans, sur présentation d’un justificatif